Les installations poétiques se rapprochent d'avantage de la sculpture, mettant en oeuvre et en situation des "objets poétiques" qui opèrent chacun à leur façon des allers retours entre le rêve, l'image poétique et les lois qui régissent notre monde.
C’est son regard sur l'absurdité du monde auquel nous contraint Olivier Grossetête avec cette œuvre ; En effet êtes-vous sûr de savoir ce qu'est le travail au regard de ces 6.000 feuilles manuscrites sur lesquelles est précisément marqué « c'est du travail », le jeu est-il un travail ou, le travail un jeu ?
Article du journal local de Valence du mercredi 12 mars 1997 :
« Un vent d'humour ou de folie a soufflé sur Valence dans la nuit de lundi à mardi : d'énormes sacs en plastique ont été déposés par un joyeux plaisantin ou une personne ne jouissant pas de toute sa raison, devant l'Hôtel des Impôts. Ces sacs, une trentaine environ, on été remplis de feuillets sur lesquels était écrit « C'est du travail ». Les contribuables venus déposer leur déclaration n'ont pas manqué de sourire à leur vu ; c’est peut-être là l’effet recherché. Reste que les feuilles qui se comptent par milliers ont été manuscrites une à une. Voilà qui laisse songeur. « Combien de temps et de marqueurs a-t-il fallu à l'individu qui s’est livré à cette plaisanterie ? »
C'est un peu l'une des voies ouverte avec "Un bateau ivre" en 2000 qui met en scène un bateau en papier à l'échelle 1 faisant référence à des scènes célèbres du cinéma. Ce grand bateau, objet déjà poétique en soit, joue sur les rapports entre l'objet, sa composition, ce qu'il représente et son utilisation ou sa mise en situation.
En 2004 et 2006, "Avion Prototype 1" et "A force d'attraction" mettent en scène un grand avion en papier. Si l'un le présente comme un objet utilisable, le second dresse le constat poétique de l'échec de son utilisation.
Le projet "Montgolfière ou ascension sociale" est une réelle petite montgolfière d'intérieur confectionnée avec des centaines de lettres de refus (demandes de boulots, de subventions ou d'expositions, etc...) qui se ballade plus ou moins librement dans les espaces d'exposition.
Le "pas sage" est la maquette d'un pont, suspendu (au sens propre) à de grands ballons d'hélium. En aérostation dans l'espace d'exposition, ne reliant que le spectateur à son imaginaire, il donne corps à l'espace et danse sous les mouvements d'air que celui-ci provoque.
Ce projet est dans la continuité du pont suspendu. Une forme en extérieure, prévue dans le jardin japonais de Tattonpark pour la biennale du même nom. Cette passerelle de corde sortira de l'eau et obtiendra sa courbe par la traction de gros ballons d'hélium. Construite à l'échelle 1, elle pourra être empreintée par une personne (légère) en vue de séances photographiques.
"Orchidée" est le projet d'une fleur urbaine géante (5 à 7 m) en métal qui s'ouvrirait sous l'effet de la chaleur environnante. Une sculpture qui bouge toute seule grâce aux alliages à mémoire de forme.